Occupant sans titre
occupant sans titre, nom
donné à la personne qui occupe un bien immeuble alors qu'il n'en a pas le
droit.
Aujourd'hui, le droit français ne reconnaît pas la
possibilité d'acquérir un titre (dans ce sens, le titre correspond à un droit
reconnu que la personne peut revendiquer légalement, comme le bail de location
ou l'acte notarié d'achat d'un immeuble) par l'occupation, c'est-à-dire par la
préhension.
Ainsi, toute personne occupant un immeuble sans titre
viole-t-elle le droit et s'expose non seulement à des poursuites civiles, mais
également à une mesure d'expulsion.
L'occupation sans titre est, en revanche, un mode
d'acquisition des biens meubles (choses qui peuvent être transportées) si
certaines conditions sont réunies. En effet, selon le Code civil, « en fait de
meubles, possession vaut titre », ce qui signifie que celui qui détient une
chose est présumé en avoir le titre.
Il n'existe pas, en droit, d'immeubles n'appartenant à
personne. Ainsi, un individu occupant un appartement ou une maison sans titre,
ne peut-il jamais invoquer le droit d'en jouir, même si cet immeuble est désert
ou abandonné.
Le droit français, en effet, n'admet pas l'existence d'un
res nullius (choses qui n'appartiennent à personne) en matière
immobilière, et considère les occupants sans titre du domaine public comme du
domaine privé, comme des intrus.
Cet état du droit français explique que le gouvernement
puisse, tout comme les propriétaires privés, prendre légalement des mesures
d'expulsion à l'encontre des « squatters » (terme moderne pour désigner les
occupants sans titre) même s'ils revendiquent un droit à habiter de façon
régulière dans des immeubles laissés vacants ou à l'abandon depuis parfois de
nombreuses années.
La compétence pour statuer sur les litiges nés de
l'occupation illégale revient aux tribunaux administratifs si l'immeuble
appartient à l'État, et aux tribunaux judiciaires s'il appartient à un
particulier. Dans tous les cas, l'expulsion relève de la compétence exclusive
des pouvoirs de police qui y procèdent, parfois avec usage de la force.
Ces mesures d'expulsion suscitent de nombreuses
controverses, notamment entre le gouvernement, qui invoque le respect de l'ordre
public et de la propriété privée, et les associations de droit au logement qui
revendiquent la possibilité d'aménager les termes de la loi en période de crise
du logement.
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